J'adore les polémiques (surtout si elles son stériles, ce sont les meilleures !) , je n'allais donc pas rater l'occasion de vous parler de "FLYING RATS" de KADER ATTIA, installation au combien controversée de la huitième biennale d'art contemporain de Lyon.  Les faits : occupant entièrement une salle de La Sucrière, une grande cage grillagée enferme 45 mannequins d'enfants et 150 pigeons bien réels et bien vivants (le tout ressemblant à une cour de récréation). Les représentations des enfants sont en mélange de mousse et de graines et constituent donc la seule source de nourriture pour les pigeons ! Vous sentez venir l'astuce ? Donc, puisqu'ils sont là pour ça, les mannequins d'enfants se font peu à peu picorer par les pigeons et la jolie cour de récréation se transforme en champ de bataille. Le rapport avec l'expérience de la durée est évident, puisqu'il s'agit d'une oeuvre qui évolue tout au long de son exposition (dites "Work in progress", ça fait chic) et qui traite de l'enfance (période sensible et tabou de l'être humain).  Ce qu'en dit l'artiste : (propos extraits du journal "20 mn" ) -Pourquoi avoir créé une volière de pigeons " mangeurs d’hommes "? -C’est parti d’une anecdote. Enfant à Sarcelles, je me suis évanoui dans la cour de l’école. Quand j’ai repris connaissance, les pompiers m’ont demandé si j’avais vu les oiseaux ! Ne connaissant pas cette expression populaire, je n’ai pas compris ce qu’ils voulaient dire. Du coup, j’ai grandi avec cette phobie des oiseaux. -Que signifie ce titre, Flying Rats ? -C’est le nom donné aux pigeons aux Etats- Unis. Ils sont propres quand ils vivent dans les falaises. Ceux des villes, bourrés de maladies, constituent une dégénérescence de la race. La volière est une métaphore de la décrépitude de notre société, où l’homme crée des choses qu’il ne maîtrise plus. Cette œuvre, c’est pareil : elle est sous l’emprise des pigeons… -Comment va- t- elle évoluer ? -Les premières sculptures ont été dévorées en une semaine. On verra bien ce qu’il restera fin décembre…  L'interprétation : On ne peut s'empêcher d'y voir une allusion aux Oiseaux d'Hitchcock. Et là au moins, on sait pourquoi les oiseaux attaquent les enfants, parce qu'ils n'ont rien d'autre à manger. Kader Attia semble avoir voulu montrer sa nostalgie de l'enfance, cette période qu'on voit disparaitre avec mélancolie. On peut aussi y voir la décrépitude du temps qui passe ou une attaque contre la société de consommation (le capitalisme s'engraissant même sur le dos d'innocents bambins : prostitution, marketing publicitaire, guerre, travail des enfants.... )  Personnellement (et je pensais dans un premier temps que c'était aussi l'interprétation de l'auteur), j'y ai plutôt vu une métaphore sur la cruauté de l'enfance et à l'instar de Didier Super, je suis assez partisan du massacre ( ou tout au moins de l'internement en camp de concentration ) de tout ce qui fait moins d' 1m20 sur cette planète. Non mais sérieusement, c'est gentil un enfant ? C'est vraiment le symbole de l'innocence ? Vous avez déjà essayé de prendre un jouet à un gosse ? Vous vous êtes promené récemment dans une cour de récréation pour voir comment la masse des morveux traite le moindre d'entre eux ayant le tort d'être un tout petit peu différent ? (gros, noir, grand, handicapé...) Je m'attendais donc plutôt à une polémique autour du sujet de l'enfance, à base de ligue familiale pour la sauvegarde de nos chères têtes blondes .... et bien que nenni ! Polémique il y a bien, mais pas autour du traitement métaphorique réservé aux enfants, mais autour de celui réservé ... aux pigeons !!!  L'auteur est accusé de tous les maux, parce qu'il a osé traiter les pigeons des villes, de race dégénérescente vecteur de maladies !! En plus il utilise des animaux vivants sans leur avoir demandé leur consentement (si ça se trouve certains étaient mineurs au moment des faits !) Non, mais Kader, ça va pas mon garçon ?!? Engraisser des pigeons à coup de grains de maïs, au chaud, en plein hiver, sous surveillance vétérinaire... Tu peux pas les laisser jouer dehors dans la neige ??? Sincèrement, j'ai jamais vu des pigeons aussi gras de toute ma vie. Ils tiennent plus du poulet que du pigeon, à tel point qu'on s'attend bientôt à une nouvelle levée de boucliers contre les méfaits du cholestérol...  Faut-il utiliser des animaux vivants dans une oeuvre d'art ? L'artiste est-il libre de tout faire ? Faut-il absolument choquer pour faire parler de soi ? Un artiste juif et arabe, peut-il intégrer le mot "rat" dans le titre de son oeuvre (sic !) ? Le pigeon c'est meilleur avec des petits pois ou des patates sautées ? Voici quelques-unes des passionnantes questions auxquelles vous trouverez la réponse en lisant l'article qui suit : http://cousin.pascal1.free.fr/coups_g1.html Et je tiens tout particulièrement à vous signaler le sublime (et malheureusement constant) délire de ma consoeur de chez Over-Blog : http://psychanalyse-et-animaux.over-blog.com/article-891458.html. Là, on atteint vraiment des sommets !!! Et bien si non, ça s'appelle "Flying rats" et c'est une installation de Kader Attia à La Sucrière, dans le cadre de la huitième biennale d'art contemporain de Lyon, "Expérience de la durée", jusqu'au 31 décembre 2005. |