Premièrement, une dédicace du livret de l'édition limitée nous apprenait que Manset n'est pas l'ours qu'on nous a tant décrit. Il aime ses fans et le leur prouve à travers ces quelques mots : " Ces neuf alternatives à Obok sont destinées tout particulièrement aux fidèles d'entre les fidèles. Merci à ceux qui sont présents depuis "Animal on est mal" en passant par "Orion", "Y'a une route"..."
Merci Gégé, ceci me va droit au coeur. Pour la peine je viendrais te voir en concert la prochaine fois... (pour être tout à fait honnête, je n'étais pas né lors de la sortie d"'Animal on est mal", mais je me suis bien rattrapé depuis.)
Deuxièmement, cette même dédicace, nous annonce donc neuf alternatives, qui sont des textes explicatifs sur chacune des chansons de l'album. Et là, forcément, on ne peut se retenir de crier "Chouette !" (oui, parfois je suis assez expansif) enfin quelques explications ! Il faut dire à tous ceux qui ne sont pas familiers des textes du Gégé, qu'ils sont parfois brumeux voir peu explicites ("Camion bâché" ça parle bien du Paris-Dakar ?? Non ??).
Me voilà donc à chaque morceau en train de décortiquer d'un oeil leste le commentaire de chacun des textes que mon oreille, forcément devenue inattentive, tente d'appréhender (Si vous êtes comme moi et que vous ne savez pas faire deux choses en même temps, je vous conseille plutôt d'écouter d'abord et de lire ensuite, on y gagne certainement beaucoup !). Et là, se fut parfois une cruelle déception !
Prenons par exemple mon morceau préféré à la première écoute
"Ne les réveillez pas".
"Ne les réveillez pas
Ils sont dans leur sommeil
Comme de petits oeufs
Comme de jeunes abeilles
De simples arbrisseaux
Poussant près des fontaines
D'où naissent toutes les eaux
Toutes les rivières idem
Ne les réveillez pas
Ils sont dans leur sommeil
Un ongle de Mica"....
A première vue, difficile de savoir de quoi ça parle. Que faut-il donc laisser dormir et ne surtout pas réveiller ? Les fascistes, les staliniens, les supporters du PSG ? A coup sûr, c'est quelque chose de grave mais quoi ?
Gégé lui même nous donne la réponse :
"On était tous pompettes ; un peu... Cela se passait chez Fabien. Appartement en haut de la rue St Jacques. Fallait remonter Maubert. (...) Ce soir là j'étais reparti le dernier. dans le vestibule je devais chercher ma veste et mon écharpe (...) Réjane m'avait fait signe. C'était près de la cuisine, une petite pièce en recoin. (...) Elle a ouvert cette porte, a allumé.
Très bref.
J'ai eu le temps d'imprimer, de constater... Une sorte de cube fermé, de surface d'à peine six mètres carrés ou le petit frère et la petite soeur dormaient en chiots, affalés dans leur songe, tétine, pour l'un, couverture de doudoune pour l'autre. (...)
J'étais sonné.
Époustouflant, cette intrusion d'une brève seconde au paradis des songes.(...)
Je me suis retrouvé sur le boulevard. On ne sait comment les choses se passent, comment le miracle revient pour titiller... C'est dans le taxi que la phrase m'est venue, j'ai demandé un stylo... A peine rentré, crevé et incrédule, j'ai aligné les vingt-cinq lignes : dans la chambre lilas... ne les réveillez pas... "
Gégé... Non... Mon Gégé...
Me dis pas que "Camion bâché" ça parle vraiment du Paris-Dakar ?